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jeudi 18 février 2010

27 - La panne d'inspiration.

EPISODE 4
L'échéance de l'exposition de Yerres arrive à grands pas. Un coup de téléphone de Peter Thomas pour un éventuel arrangement pour acheminer nos tableaux à Paris, m'a rappelé à l'ordre. Pourtant je ne me suis pas endormi sur mes lauriers ces derniers temps. Une mauvaise angine m'a étreint une dizaine de jours me rendant pratiquement improductif. Malgré cette échéance cruciale, malgré l'importance de ce rendez-vous et le haut niveau que requiert cette exposition et malgré mon acharnement devant mon chevalet, rien de bon n'est sorti. Pour finir, une séance de poses et de photos ratées avec Cécile et l'angoisse a remplacé l'enthousiasme.
Un rendez-vous avec mon médecin est devenu inévitable. Remède choc et rétablissement presque immédiat. Puis un nouveau rendez-vous avec Cécile et nouvelle séance de poses.

Fort de l'expérience de la première séance, plus l'achat d'une ampoule "lumière du jour", je m'amuse à jouer avec les lumières chaudes et froides. Un drapé sombre tendu derrière Cécile correspond mieux à l'ambiance que j'imagine sans avoir encore une idée précise de ce que je veux faire.


Vendredi je suis de retour dans mon atelier, avec le calendrier et l'échéance omniprésents dans mon esprit. J'étale sur ma table les croquis exécutés et je visionne les photos prises, mais l'impulsion est inexistante. Je n'ai plus de papier photo et j'ai envie de me sauver de mon atelier. Je saute dans ma voiture et file à Bergerac où je retrouve ma compagne avec qui je déjeune. Puis je passe au Forum m'enquérir de mon papier photo et je tombe sur un livre qui traite de la préparation du film Avatar. J'ai adoré ce film, non pas pour son histoire assez basique, mais pour les décors, la faune, les autochtones, l'ambiance et le monde merveilleux qui m'a rappelé celui de Roger Dean, un illustrateur anglais des années 70 qui a alimenté mon imaginaire d'adolescent. Je retourne donc dans mon atelier avec l'envie, non pas de me remettre au travail, mais de dévorer mon bouquin tout neuf.


Calé dans mon fauteuil, dans mon atelier, je feuillette ma nouvelle acquisition. Les images du film reviennent en mémoire, puis peu à peu, au fil des illustrations que je découvre, l'univers en 3D et tout en mouvement de James Cameron laisse place à celui des graphistes qui ont imaginé Pendora. Ces images réveillent celles de mon imaginaire d'ado, Pink Floyd et Yes complètent l'ambiance sonore et soudain se révèle, comme une évidence, le point commun entre la séance de poses avec Cécile et cet univers, cette ambiance qui emplit mon atelier : le bleu...
Alors je me jette sur mon chevalet, reprends mes croquis et je me mets au travail. Me voici enfermé dans mon cocon pour trois jours avec mon univers retrouvé, la panne d'inspiration est oubliée. L'esquisse du futur tableau apparaît sur ma feuille et déjà d'autres images pour d'autres tableaux viennent se bousculer dans mon esprit. Au fur et à mesure que le labeur avance, l'inquiétude pour l'échéance de l'exposition s'apaise. David Gauduchon avait raison, la vie d'artiste n'est pas un long fleuve tranquille.

3 commentaires:

  1. Fantastique Jean-Charles...moi, je veux retourner sur Pandora...;-)
    Valérie B.

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  2. Quel parcours!
    Quel féerique résultat!
    Bravo l'Artiste!

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  3. Diantre ! Cécile en tenue d'Eve sur Pandora ? Mieux vaut un bon rhume que les crocs d'un thanator ! ^^ Je suis ravie que ce film t'ait inspiré et me réjouis de voir ton tableau achevé. ;)

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